C’est une résistance sourde et courageuse, en Russie : celle des féministes, qui dès le 25 février dernier ont formé une coordination pour manifester leur opposition à la guerre en Ukraine. Leur chaîne Telegram a très vite attiré plus de 30 000 followers. Parmi elles, Paladdia : une jeune designer qui a déjà été incarcérée deux fois depuis le début de la guerre. A Saint-Pétersbourg, elle est surveillée de près par la police chargée de faire taire les opposants. Son amie Lolja Nordic, elle, a été accusée de “terrorisme telephonique”. Elle risquait 10 ans de prison et s'est exilée à Tallinn, en Estonie. Malgré la distance, elle reste l’une des principales coordinatrices du réseau de résistantes féministes anti-guerre. Et vient par ailleurs en aide aux réfugiés ukrainiens qui débarquent à Tallinn. La doyenne de ces militantes s’appelle Yelena Osipova. A 77 ans, cette peintre dont la famille était rescapée du siège de Leningrad est surnommée “la grand-mère pour la paix”. Elle n’hésite pas à quitter régulièrement son improbable appartement "communal" pour aller à manifester son opposition dans les rues de St Petersbourg, armée de ses toiles dénonçant la guerre.
Trois personnalités parmi les milliers d’activistes qui dénoncent la violence d’Etat en Russie, convaincues que la violence envers les femmes russes et l’acceptation de la guerre en Ukraine participent du même système, bien implanté idéologiquement au cœur de la société.
Un film de 26' diffusé sur Arte Reportage le 1er octobre 2022, réalisé par Sophie Larmoyer, montage Mathias Lavergne. Rédaction en chef Anne-Charlotte Gourraud.
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