Toute la Chine est traumatisée, car il ne s’agit pas seulement d’un accident. Les vraies causes du drame, ce sont les vieux démons du Parti unique : népotisme, corruption, négligences. Les dirigeants d’une société privée proche des autorités du port ont stocké là 2400 tonnes de produits chimiques dangereux, dont 700 tonnes - 70 fois la quantité autorisée - du redoutable cyanure de sodium, le tout illégalement, à quelques centaines de mètres de trois résidences très densément peuplées. Les propriétaires, qui ont tout perdu, ne tardent pas à descendre dans la rue, car l’État ne leur propose aucun dédommagement. Mais ce qui indigne le plus l’opinion chinoise, ce sont les 102 pompiers sacrifiés cette nuit-là. La Chine découvre avec horreur que les premiers montés au feu étaient essentiellement des travailleurs migrants employés au rabais ignorant le danger encouru.
Aujourd’hui, quatre mois plus tard, le pouvoir a fait du bon travail. Le « ground zéro» de Tianjin a été soigneusement déblayé, les logements détruits sont remis en état et tous les mécontents sont rentrés chez eux. Le pouvoir a calmé les esprits par des indemnités conséquentes, assorties d’arrestations et d’intimidations… Aujourd’hui, si la paix sociale à la chinoise règne à nouveau à Tianjin, les Chinois se disent qu’ils ne sont pas à l’abri d’une autre catastrophe.
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