Quatre ans et demi après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la situation est redevenue normale : c’est en tout cas ce qu’affirme le gouvernement japonais. Depuis début septembre, la commune japonaise de Nahara, proche de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, est officiellement redevenue habitable. L’ordre d’évacuation a été levé, mais uniquement pour cette bourgade. Les autorités estiment que le niveau d’exposition à la radioactivité est aujourd’hui revenu en dessous de 0, 20 microsieverts, soit 20 fois plus que la norme internationale. Ce niveau permet en théorie de revivre presque normalement, même si la décontamination n’est ni intégrale ni parfaite. Les avis divergent cependant. Alors que moins de 10 % des anciens habitants de la ville souhaitent revenir, certains ont décidé de retourner chez eux, comme Mme Igari et son mari. Ceux-là veulent croire que tout est redevenu normal si bien qu’elle fête en famille le Higan, la fête des morts, sans se soucier de la radioactivité.
Mais à Nahara, la vie est limitée. Seules, une partie des infrastructures ont été rétablies, dont une ligne ferroviaire, une succursale bancaire et une supérette, celle de Tomoé Murao. Chaque jour, elle accueille près de 2 000 travailleurs de la centrale nucléaire qui ne pourraient se restaurer sans son aide.
Mais d’autres se laissent moins contaminer par cet optimisme forcé. C’est le cas du prêtre bouddhiste de la localité de Nahara, qui malgré son cancer en phase terminale, continue le combat contre le nucléaire. Ou de cet ingénieur qui veut prouver que la décontamination n’est pas efficace malgré les efforts des pouvoirs publics. Il n’est pas le seul ; bon nombre de Japonais s’agacent du volontarisme du Premier ministre conservateur, qui veut relancer le nucléaire et en prime, autoriser l’armée japonaise à intervenir à l’étranger…
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